Carmelite Rule
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Introduction à la Règle du Carmel
Une vraie merveille !
Simple et sobre, comme une petite église romane, la Règle du Carmel témoigne du jaillissement de l’Esprit.
Au début du XIIIe siècle, des frères ermites sont rassemblés dans un vallon du Mont Carmel, en Palestine, en un lieu où le Prophète Élie est vénéré depuis des siècles. Ce sont des laïcs, originaires de France, d’Italie et d’Angleterre. Ils ont quitté leur pays d’origine pour cette Terre Sainte où a vécu Jésus Christ.
Un jour, ils vont trouver le Patriarche de Jérusalem, Albert. Ils lui exposent leur manière de vivre et lui demandent de l’authentifier en leur donnant une "Règle de vie". C’est la Règle primitive qui est donnée autour de 1207-1208.
Quelques décades plus tard, la communauté s’est accrue, mais en même temps les musulmans ont reconquis la Terre Sainte. Un bon nombre de frères sont alors revenus dans leur patrie d’origine où ils ont dû se rapprocher des villes et s’adapter à de nouvelles conditions de vie. Désormais, les psaumes de la prière liturgique ne sont plus récités par chacun en cellule. Les frères se rassemblent pour célébrer l’office. Ils font de même pour prendre leur repas en commun. Une nouvelle démarche ecclésiale est alors entreprise, auprès du Pape Innocent IV, pour adapter la Règle. Nous sommes en 1247.
L’architecture primitive de la petite église subit alors quelques retouches importantes, mais l’inspiration première demeure. Elle se résume dans cette inscription : « Vivre dans la dépendance de Jésus-Christ et le servir fidèlement avec un cœur pur ».
Il s’agit de vivre au cœur de la vocation de tout baptisé. Ne pas cesser de regarder le Christ dans la foi, pour apprendre à dépendre de lui en tout. Le servir fidèlement, non seulement par l’offrande intérieure de son cœur, mais aussi par une vie donnée en actes, chacun selon sa vocation propre. Tel est le désir qui habite le Carmel. Telle est la lumière qui éclaire la vie de ces frères ermites. Ce qu’ils ont été dans la solitude du Mont Carmel, ils sont appelés à l’être aussi au milieu des villes. Les carmes vont ainsi être progressivement reconnus comme un ordre mendiant avec les dominicains et les franciscains.
Il s’agit de vivre au cœur de la vocation de tout baptisé. Ne pas cesser de regarder le Christ dans la foi, pour apprendre à dépendre de lui en tout. Le servir fidèlement, non seulement par l’offrande intérieure de son cœur, mais aussi par une vie donnée en actes, chacun selon sa vocation propre. Tel est le désir qui habite le Carmel. Telle est la lumière qui éclaire la vie de ces frères ermites. Ce qu’ils ont été dans la solitude du Mont Carmel, ils sont appelés à l’être aussi au milieu des villes. Les carmes vont ainsi être progressivement reconnus comme un ordre mendiant avec les dominicains et les franciscains.
Les points clefs de la Règle
Que chacun demeure seul dans sa cellule,
méditant jour et nuit la loi du Seigneur
et veillant dans la prière, à moins qu’il ne soit légitimement occupé à autre chose
méditant jour et nuit la loi du Seigneur
et veillant dans la prière, à moins qu’il ne soit légitimement occupé à autre chose
Ermites, ils vivront aussi en frères. Ils le sont déjà par le baptême. Ils le deviendront de plus en plus par leur vie en communauté.
Chaque jour, la célébration de l’Eucharistie les rassemble. En participant à la prière de louange et d’intercession de l’Église, en offrant le Christ à son Père et en s’offrant avec Lui, en recevant le Corps du Christ, ils deviennent davantage ce qu’ils sont : membres du Corps du Christ. La communion, entre eux et avec toute l’Église, grandit. L’Eucharistie édifie la communauté
Par des rencontres communautaires, ils s’aident aussi à mieux reconnaître les grandeurs et les exigences de leur vocation. Ils peuvent alors faire une belle expérience : « La correction des fautes et manquements de chacun », si elle est faite avec charité, est une manière privilégiée de se découvrir tous "frères" parce que tous objets de la miséricorde du Seigneur.
La Règle précise ensuite le climat de cette vie. Elle le fait en quatre points :
Tout d’abord, si vous êtes au Carmel, ce n’est pas pour mener une vie tranquille. Car il est impossible de vouloir « vivre dans la dépendance de Jésus-Christ » sans être affronté au combat spirituel. Les armes à utiliser sont celles dont parle saint Paul : croire et espérer, en cherchant à aimer Dieu et le prochain en toutes circonstances, en ne cessant de s’appuyer sur la Parole de Dieu .
Vous avez aussi à travailler (à l’origine, c’est un travail manuel, plus tard ce pourra être un travail intellectuel ou apostolique), à la fois pour mieux mener le combat et pour manger « un pain qui vous appartienne ».
Le climat habituel sera celui du silence, plus ou moins rigoureux suivant les moments de la journée. Mais l’appel est clair à ne pas se disperser en paroles inutiles et à faire l’expérience que « dans le silence et l’espérance », c’est-à-dire dans un silence habité par l’espérance, le Seigneur communique sa force.
Enfin, la relation du prieur, responsable de la communauté, avec ses frères, sera placée de part et d’autre sous le signe de la foi. Au premier de se faire le serviteur de ses frères, comme Jésus-Christ. Aux seconds de considérer en leur Prieur celui que le Christ a mis au-dessus d’eux pour les aider à répondre à leur vocation.
Un dernier mot pour inviter à ne jamais dire : « J’en fais assez », car l’amour ne connaît pas de limite. Encore faudra-t-il agir avec sagesse et discernement, le cœur tourné vers Jésus-Christ, dans l’attente de son retour.
N’hésitez pas maintenant à lire le texte même de la Règle. Moins de dix minutes suffisent pour la parcourir. Cette petite église romane a certes des détails qui vous étonneront, parce qu’ils portent la marque du passé. Mais si vous savez vous y arrêter un peu en méditant le texte, vous comprendrez mieux ce genre de vie animé par l’Esprit, le Carmel d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
- La Règle dans la Bulle d’Innocent IV en 1247
- La Règle dans la Bulle d’Innocent IV en 1247
- Albert, par la grâce de Dieu Patriarche de l’Eglise de Jérusalem, à ses chers fils dans le Christ, B. et les autres ermites, qui vivent sous son obéissance, au Mont Carmel, près de la source, salut dans le Seigneur et bénédiction du Saint-Esprit.
Bien souvent et de bien des manières, les Saints Pères ont réglé comment chacun, en quelqu’ordre qu’il se trouve ou quel que soit le genre de vie religieuse choisi par lui, doit vivre dans la dépendance de Jésus-Christ et le servir fidèlement avec un cœur pur et une bonne conscience.
Mais puisque vous nous demandez de vous donner une "règle de vie", conforme à votre propos, que vous deviez garder dans l’avenir :
Du prieur qu’il faut avoir et des trois choses qu’on doit lui promettre
Nous vous ordonnons tout d’abord d’avoir un Prieur qui devra être choisi parmi vous, et qui sera élu à cette charge au consentement unanime des frères ou à la majorité des plus dignes. Tous les autres lui promettront obéissance, et, après l’avoir promise, s’appliqueront à la garder en vérité par leurs œuvres, ainsi que la chasteté et le renoncement à toute propriété.
De l’acceptation des "lieux"
Vous pourrez habiter dans les déserts, et là aussi où l’on vous offrira des emplacements qui se prêtent à l’observance de votre vie religieuse, pour autant que le Prieur et les frères le jugeront à propos.
Des cellules des Frères
En outre, suivant la disposition des lieux que vous avez résolu d’habiter, chacun d’entre vous aura une cellule séparée, conformément à l’assignation qui en sera faite par le Prieur lui-même, avec l’assentiment des autres frères ou des plus dignes d’entre eux.
De la réfection en commun
Néanmoins, vous prendrez dans un réfectoire commun la nourriture que l’on vous aura distribuée, écoutant ensemble la lecture d’un passage de la Sainte Écriture, lorsque cela pourra se faire commodément.
Du pouvoir du prieur
Il ne sera permis à aucun des frères, si ce n’est du consentement du Prieur en charge de prendre une autre cellule que celle qui lui aura été assignée, ou d’en changer avec un autre. La cellule du Prieur devra se trouver près de l’entrée des lieux d’habitation, afin qu’il soit le premier à venir à la rencontre de ceux qui viendront en ce lieu et que tout ce qu’il y aura à faire ensuite s’exécute suivant sa décision et ses dispositions.
De la prière continuelle
Que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d’elle, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière, à moins qu’il ne soit légitimement occupé à autre chose.
Des Heures canoniales
Ceux qui savent dire les heures canoniales avec les Clercs, les réciteront suivant les règles établies par les Saints Pères et la coutume approuvée de l’Eglise. (…).
Du renoncement à toute propriété
Qu’aucun des frères ne dise que quelque chose lui appartient en propre ; mais que tout vous soit commun et soit distribué à chacun par la main du Prieur, ou par le frère qu’il aura chargé de ce soin, selon les besoins de chacun, compte tenu de l’âge et des nécessités particulières.(…).
De l’oratoire et du culte divin
Un oratoire sera construit aussi commodément que possible au milieu des cellules ; et vous devrez vous y réunir chaque matin pour entendre la messe lorsque cela pourra se faire commodément.
Du chapitre et de la correction des frères
En outre, les dimanches ou d’autres jours, lorsque ce sera nécessaire, vous vous entretiendrez de la garde de l’Ordre et du salut des âmes ; en même temps, on procédera avec charité à la correction des fautes et manquements qu’on aurait pu remarquer chez l’un ou l’autre frère.
Du jeûne des frères
Vous jeûnerez tous les jours, les dimanches exceptés, de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix jusqu’au jour de la Résurrection du Seigneur, à moins que la maladie ou la faiblesse du corps, ou quelqu’autre juste motif n’engage à rompre le jeûne, car la nécessité n’a point de loi. (…).
Exhortation au combat spirituel
Mais, comme la vie de l’homme sur la terre est un temps de tentation et que tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ souffrent persécution, comme aussi votre adversaire le diable tourne autour de vous, tel un lion rugissant, à la recherche d’une proie à dévorer, mettez tout vos soins à vous revêtir de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches de l’ennemi.
Ceignez vos reins de la ceinture de la chasteté ; fortifiez votre cœur de saintes pensées, car il est écrit : « La pensée sainte te gardera » (Pr 2, 11 selon la Septante). Revêtez la cuirasse de la justice, en sorte que vous aimiez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toutes vos forces, et votre prochain comme vous-mêmes.
Prenez, en toutes choses, le bouclier de la foi grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; sans la foi il est, en effet, impossible de plaire à Dieu. Couvrez-vous aussi la tête du casque du salut, en sorte que vous n’espériez celui-ci que du seul Sauveur qui sauve son peuple de ses péchés.
Que le glaive de l’Esprit, qui est la parole de Dieu, habite en abondance en votre bouche et en votre cœur et que tout ce que vous avez à faire soit fait selon la parole du Seigneur.
Du travail
Vous devez vous livrer à quelque travail, afin que le diable vous trouve toujours occupés et que votre oisiveté ne lui permette pas d’avoir accès à vos âmes. Vous avez en ceci l’enseignement aussi bien que l’exemple de l’apôtre saint Paul par la bouche duquel parlait le Christ et qui été établi prédicateur et docteur des nations dans la foi et la vérité ; si vous le suivez vous ne pourrez pas vous égarer. C’est dans le labeur, dit-il, et dans la fatigue que nous avons été au milieu de vous, travaillant nuit et jour pour n’être à charge à personne. Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais c’était afin de vous donner en nous-même un exemple à imiter. Car, lorsque nous étions auprès de vous, nous vous déclarions que si quelqu’un ne veut pas travailler il ne doit pas manger. Nous avons appris, en effet, qu’il y en a parmi vous qui errent dans l’inquiétude et l’oisiveté. A ceux qui se comportent de cette manière nous ordonnons donc et nous les conjurons par le Seigneur Jésus-Christ de travailler dans le silence et de manger un pain qui leur appartienne (cf.2 Th 3, 7-12). Telle est la voie sainte et bonne ; suivez-la.
Du silence
L’Apôtre nous recommande le silence lorsqu’il nous ordonne de travailler en le gardant. Et le Prophète témoigne également que le silence est le culte de la justice (cf. Is 32,17). Et ailleurs : « Dans le silence et l’espérance sera votre force » (Is 30, 15). C’est pourquoi nous vous ordonnons de garder le silence depuis la fin de complies jusqu’à prime du jour suivant. Pour le reste du temps, bien que l’observance du silence ne doive pas être aussi rigoureuse, vous éviterez cependant avec grand soin de parler beaucoup. Car, ainsi qu’il est écrit et ne l’enseigne pas moins l’expérience : « L’abondance des paroles ne va pas sans péché » (Pr 10,19) et « Celui qui parle inconsidérément en éprouve les effets malheureux » (Pr 13,3) ou encore : « Celui qui multiplie les paroles blesse son âme » (Si 20, 8). Le Seigneur dit également dans l’Évangile : « De toute parole qu’ils auront dite, les hommes rendront compte au jour du jugement » (Mt 12,36). Que chacun pèse donc ses paroles et mette un frein à sa bouche de peur qu’il ne glisse et tombe à cause de sa langue et que sa chute ne soit incurable et mortelle. Qu’il veille avec le Prophète sur ses voies pour ne pas pécher par sa langue et qu’il s’applique avec diligence et précaution à garder le silence dans lequel se trouve le culte de la justice.
Exhortation au Prieur sur l’humilité
Pour vous, frère B. et quiconque sera établi prieur après vous, ayez toujours présent à l’esprit et observez dans votre conduite ce que le Seigneur dit dans l’Évangile : « Quiconque voudra être le plus grand parmi vous sera votre serviteur ; et quiconque voudra être le premier d’entre vous sera votre esclave » (Mc 10, 43-44).
Exhortation aux Frères sur leur devoir d’honorer leur Prieur
Et vous autres, frères, honorez humblement votre Prieur, considérant plutôt que lui-même le Christ qui l’a mis au-dessus de vous et qui a dit aux chefs des Églises : « Qui vous écoute m’écoute, qui vous méprise me méprise » (Lc 10, 16), afin que vous ne soyez pas appelés en jugement à cause de votre mépris, mais que vous méritiez par votre obéissance la récompense de la vie éternelle.
Nous vous avons brièvement écrit ces choses pour vous fixer la règle de vie selon laquelle vous aurez à vivre. Si quelqu’un fait davantage, le Seigneur lui-même le lui rendra quand il reviendra. Qu’il garde cependant la discrétion qui est la modératrice des vertus.
The Rule of Saint Albert
[1] Albert, called by God's favour to be Patriarch of the Church of Jerusalem, bids health in the Lord and the blessing of the Holy Spirit to his beloved sons in Christ, B. and the other hermits living under obedience to him, who live near the spring on Mount Carmel.
[2] Many and varied are the ways in which our saintly forefathers laid down how everyone, whatever his station or the kind of religious observance he has chosen, should live a life of allegiance to Jesus Christ - how, pure in heart and stout in conscience, he must be unswerving in the service of the Master.
[3] It is to me, however, that you have come for a rule of life in keeping with your avowed purpose, a rule you may hold fast to henceforward; and therefore:
[4] The first thing I require is for you to have a Prior, one of yourselves, who is to be chosen for the office by common consent, or that of the greater and maturer part of you. Each of the others must promise him obedience - of which, once promised, he must try to make his deeds the true reflection - and also chastity and the renunciation of ownership.
[5] If the Prior and the brothers see fit, you may have foundations in solitary places, or where you are given a site suitable and convenient for the observance proper to your Order.
[6] Next, each one of you is to have a separate cell, situated as the lie of the land you propose to occupy may dictate, and allotted by disposition of the Prior with the agreement of the other brothers, or the more mature among them.
[7] However, you are to eat whatever may have been given you in a common refectory, listening together meanwhile to a reading from Holy Scripture where that can be done without difficulty.
[8] None of the brothers is to occupy a cell other than that allotted to him, or to exchange cells with another, without leave of whoever is Prior at the time.
[9] The Prior's cell should stand near the entrance to your property, so that he may be the first to meet those who approach, and whatever has to be done in consequence may all be carried out as he may decide and order.
[10] Each one of you is to stay in his own cell or nearby, pondering the Lord's law day and night and keeping watch at his prayers unless attending to some other duty.
[11] Those who know how to say the canonical hours with those in orders should do so, in the way those holy forefathers of ours laid down, and according to the Church's approved custom. Those who do not know the hours must say twenty-five 'Our Fathers' for the night office, except on Sundays and solemnities when that number is to be doubled so that the 'Our Father' is said fifty times; the same prayer must be said seven times in the morning in place of Lauds, and seven times too for each of the other hours, except for Vespers when it must be said fifteen times.
[12] None of the brothers must lay claim to anything as his own, but you are to possess everything in common; and each is to receive from the Prior - that is from the brother he appoints for the purpose - whatever befits his age and needs.
[13] You may have as many asses and mules as you need, however, and may keep a certain amount of livestock or poultry.
[14] An oratory should be built as conveniently as possible among the cells, where, if it can be done without difficulty, you are to gather each morning to hear Mass.
[15] On Sundays too, or other days if necessary, you should discuss matters of discipline and your spiritual welfare; and on this occasion the indiscretions and failings of the brothers, if any be found at fault, should be lovingly corrected.
[16] You are to fast every day, except Sundays, from the feast of the Exaltation of the Holy Cross until Easter Day, unless bodily sickness or feebleness, or some other good reason, demand a dispensation from the fast; for necessity overrides every law.
[17] You are to abstain from meat, except as a remedy for sickness or feebleness. But as, when you are on a journey, you more often than not have to beg your way, outside your own houses you may eat foodstuffs that have been cooked with meat, so as to avoid giving trouble to your hosts. At sea, however, meat may be eaten.
[18] Since man's life on earth is a time of trial, and all who would live devotedly in Christ must undergo persecution, and the devil your foe is on the prowl like a roaring lion looking for prey to devour, you must use every care to clothe yourselves in God's armour so that you may be ready to withstand the enemy's ambush.
[19] Your loins are to be girt with chastity, your breast fortified by holy meditations, for as Scripture has it, holy meditation will save you. Put on holiness as your breastplate, and it will enable you to love the Lord your God with all your heart and soul and strength, and your neighbour as yourself. Faith must be your shield on all occasions, and with it you will be able to quench all the flaming missiles of the wicked one: there can be no pleasing God without faith; and the victory lies in this - your faith. On your head set the helmet of salvation, and so be sure of deliverance by our only Saviour, who sets his own free from their sins. The sword of the spirit, the word of God, must abound in your mouths and hearts. Let all you do have the Lord's word for accompaniment.
[20] You must give yourselves to work of some kind, so that the devil may always find you busy; no idleness on your part must give him a chance to pierce the defences of your souls. In this respect you have both the teaching and the example of Saint Paul the Apostle, into whose mouth Christ put his own words. God made him preacher and teacher of faith and truth to the nations: with him as your teacher you cannot go astray. We lived among you, he said, labouring and weary, toiling night and day so as not to be a burden to any of you; not because we had no power to do otherwise but so as to give you, in your own selves, as an example you might imitate. For the charge we gave you when we were with you was this: that whoever is not willing to work should not be allowed to eat either. For we have heard that there are certain restless idlers among you. We charge people of this kind, and implore them in the name of the Lord Jesus Christ, that they earn their own bread by silent toil. This is the way of holiness and goodness: see that you follow it.
[21] The Apostle would have us keep silence, for in silence he tells us to work. As the Prophet also makes known to us: Silence is the way to foster holiness. Elsewhere he says: Your strength will lie in silence and hope. For this reason I lay down that you are to keep silence from after Compline until after Prime the next day. At other times, although you need not keep silence so strictly, be careful not to indulge in a great deal of talk, for as Scripture has it - and experience teaches us no less - Sin will not be wanting where there is much talk, and He who is careless in speech will come to harm; and elsewhere: The use of many words brings harm to the speaker's soul. And our Lord says in the Gospel: Every rash word uttered will have to be accounted for on judgment day. Make a balance then, each of you, to weigh his words in; keep a tight rein on your mouths, lest you should stumble and fall in speech, and your fall be irreparable and prove mortal. Like the Prophet, watch your step lest your tongue give offence, and employ every care in keeping silent, which is the way to foster holiness.
[22] You, brother B., and whoever may succeed you as Prior, must always keep in mind and put into practice what our Lord said in the Gospel: Whoever has a mind to become a leader among you must make yourself servant to the rest, and whichever of you would be first must become your bondsman.
[23] You other brothers too, hold your Prior in humble reverence, your minds not on him but on Christ who has placed him over you, and who, to those who rule the Churches, addressed these words: Whoever pays you heed pays heed to me, and whoever treats you with dishonour dishonours me; if you remain so minded you will not be found guilty of contempt, but will merit life eternal as fit reward for your obedience.
[24] Here then are a few points I have written down to provide you with a standard of conduct to live up to; but our Lord, at his second coming, will reward anyone who does more than he is obliged to do. See that the bounds of common sense are not exceeded, however, for common sense is the guide of the virtues.